Venus d'ailleurs

Simone and the pidzjens

On a eu un "problème pigeons" sur le balcon de l'atelier Chez Simone. Cette cohabitation malheureuse nous pousse à nous interroger sur notre rapport à cet oiseau si banal qu'on ne le voit plus et sur sa place dans la ville.

Nous sommes au numéro 17, de la rue Jean Simonet. L’immeuble est à détruire, tout le quartier est à raser. C’est écrit sur le plan du futur nouveau quartier, qu’ils envoient régulièrement dans notre boite aux lettres. Une carte avec des ronds, des photos, des pointillés qui découpent notre zone à nous, il y a même des bulles avec les commentaires des urbanistes, comme dans les BDs.

Pour l’instant, dans les vieilles bâtisses ouvrières encore debout de l’impasse Jean Simonet, habitent des étudiants et des demandeurs d’asiles.
On monte Chez Simone, notre atelier autogéré. Il faut pousser la porte assez fort, elle n’a pas de poignée et elle résiste un peu. Il faut passer la tête dans toutes les pièces pour saluer, prendre des nouvelles et veiller à ne pas déranger ceux qui bossent. Comme les pigeons, on revient souvent à sa place de base. Ici, il n’y a pas de porte pour s’enfermer. Les murs sont fins comme du papier et badigeonnées de jaune, de vert, de violet, de turquoise. Notre bureau partagé ressemble à un squat suisse. Fragile, chaleureux, anarchique et bien tenu. Nous sommes 18 membres à partager ce 5 pièces. On gère ça en bande.

Et les pigeons ? les pigeons, ils appréciaient le balcon.
On aime les mêmes avantages qu’eux. Un espace à l’abri et en hauteur. L’après-midi, on se repose tous dans la chaleur du soleil qui tape sur la façade. Le bruit des deux énormes routes qui se superposent en face des fenêtres ne nous dérange pas.
En mode Ultra-Urbains.

Les pigeons et nous, nous sommes des ultra-urbains.

 

Publié le 1er décembre 2021

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