Midi Bascule

S3E28 Interview - Un tournage respectueux pour de meilleures productions, avec Déborah Helle

Coordonner l'intimité au cinéma, c'est encadrer le tournage des scènes de sexe, de nudité ou de violence. Une profession qui a fait ses débuts en 2017 dans les productions anglophones et qui compte pour le moment une seule représentante romande.

Un métier émergent

Déborah Helle est, pour le moment, la seule coordinatrice d'intimité à exercer cette fonction en Suisse romande. Après un bachelor en réalisation à la HEAD et un master de coaching de jeu à Londres, elle se dirige vers une nouvelle formation, celle de la coordination d'intimité. Déjà intéressée par les questions éthiques sur les tournages, notamment lorsqu'il s'agit de filmer des scènes violentes et émouvantes, elle rencontre Ita O'Brien, pionnière du métier en Angleterre. Déborah Helle décide de se former au sein d'un organisme américain et découvre les facettes variées de la profession. Il ne s'agit pas seulement de chorégraphier, mais également de maîtriser la communication non violente, la gestion de conflits et d'être informé·e sur les questions de genres et de représentation.

Un cahier des charges diversifié

L'un des problèmes majeurs qui rendent sa présence nécessaire réside dans l'écriture. Dans un scénario, lorsqu'une scène intime est uniquement décrite par deux personnes font l'amour passionnément, un travail conséquent de dialogue avec les différents corps de métier et de préparation de la scène est nécessaire. Déborah Helle s'adresse d'abord à la réalisation, pour comprendre la vision artistique, qu'elle traduit ensuite en chorégraphie technique. Elle discute avec les actrices et acteurs, ainsi que leurs agents, pour s'assurer des limites de chacun·e. Enfin, le département des costumes est impliqué, si du matériel est nécessaire à la réalisation d'une scène intime, et une répétition de cette dernière est organisée. Ce moment permet aux comédiens et comédiennes d'autoriser et de prévoir quelle partie du corps est touchée et de quelle manière, de trouver les angles qui permettent de rendre la vision artistique de la séquence sans mettre les artistes dans l'inconfort et ainsi de mieux se consacrer au jeu. 

Si l'on est détendu·e, on est plus ouvert·e au jeu et au moment présent.

---
Émission diffusée sur Radio Vostok en direct du Service de la culture de Meyrin, le 24 mai 2024
Publiée le 27 mai 2024
Crédits photo: © Neige Sanchez

Un contenu à retrouver également sur l'application PlayPodcast

0:00 / 0:00